UN APACHE, DEUX CORAUX
trois frésques murales
stylo inc
« Un apache, deux coraux » est un dessin. Un dessin en trois parties, sur trois murs, dans trois lieux de passages différents. Dessin qui se montre comme tel, avec ses traces de crayons encore visibles sous l’encre, ses tentatives de se transformer en autre chose, ne cachant rien, et ne cherchant surtout pas l’intemporalité mais bien au contraire la poursuite d’un questionnement dont il ne représente que les prémisses. A chacun après de faire le court voyage pour relier ces trois expressions, ces trois visions d’une même rêverie et éventuellement entamer à leurs contacts une nouvelle histoire. Quel rapport entre des coraux et un apache qui n’est qu’un mouton coiffé de plumes ? Peut-être simplement celui de notre relation à la nature, à l’environnement, à toujours classer, hiérarchiser suivant des critères qui finalement ne correspondent qu’à nos propres limites. Peut-être aussi est-il ici question de notre incompréhension face à l’imaginaire, celui de l’autre qui ne nous ressemble pas, que nous ne comprenons pas. Le nôtre également que nous abandonnons si facilement aux petits fantasmes communs, chaque jour un peu plus étriqués. L’œuvre de Brankica Erceg est un encouragement à divaguer, à créer d’autres liens avec ce qui nous entoure, et à faire des passerelles entre toutes nos vies, toutes nos sensibilités. Ce mouton solitaire, guerrier apache improbable rêvant de coraux qui se rêvent des fleurs, tout en traversant une petite route de campagne, peut-être est-ce là ce dont nous avons finalement besoin pour imaginer une autre façon d’être au monde. «Guillaume Rojouan